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Rencontres

Jean-Pierre Marcellesi : auteur, compositeur, interprète…

Jean-Pierre, il y a 10 ans, vous nous aviez accordé une interview, votre album « Solu Mai » était en préparation, que s’est-il passé depuis ?

Beaucoup de choses !

Au cours d’un concert à la Trinité de Bonifacio, j’ai fait une rencontre précieuse qui m’a donné la chance de partir à Montréal faire un concert bénévole pour la fondation Jasmin Roy – Sophie Desmarais, une fondation qui lutte contre toute discrimination.

J’enregistre ensuite l’album « Una Mani » dans un studio mythique de Bruxelles -LCP studios- avec mes musiciens de scène et des invités prestigieux tels Christophe Maé, Grand Corps Malade, Manu Katché, le sénégalais Woz Kaly ainsi que des duos avec Piro Barrios, chanteur et musicien cubain.

Après ce lancement, nous avons repris la route des concerts en Corse et ailleurs.

J’ai également signé et co-signé avec mon ami musicien et compositeur Nico Zimako (fils du footballeur Jacques Zimako) différentes musiques de films dont « Le permis de construire » d’Éric Fraticelli, de téléfilms et de documentaires pour la chaîne Canal Plus.

Votre nouvel album vient de sortir, quelle en est l’inspiration ?

C’est un album aux différentes couleurs sur les thèmes du voyage, des rencontres, des autres, sur la vie, la famille, l’amitié et l’amour bien entendu.

Je crois aux belles rencontres ; ce sont elles qui m’ont permis de réaliser certains de mes rêves. De belles personnes, au bon moment… Ils se reconnaîtront et je les remercie sincèrement.

Aujourd’hui encore, un être d’exception d’origine italienne, grand amateur de musique, m’a proposé de produire mon tout dernier album « Amico Mio » dont la sortie est prévue pour cet été 2023. Un homme devenu un ami, Éric Ferrari. Il est également co-auteur du titre éponyme de l’album, qu’il nous a paru évident de chanter ensemble.

On y retrouve aussi d’autres duos avec Patrick Mattei, Piro Barrios et mon fils Hugo. Un vrai plaisir ! Cerise sur le gâteau : Daniel Auteuil est venu prêter sa voix en toute amitié et le moment est sublime.

Quelles sont vos influences, comment les transcrivez-vous ?

Ma musique est influencée par des sons, des sonorités, des airs venus des quatre coins du monde. On y retrouve l’Amérique latine et l’Afrique amalgamées à la Méditerranée… La Corse est omniprésente bien sûr, l’Italie aussi, le Brésil, le Cap Vert… On retrouve du rap mais aussi un son un peu folk-blues.

Je n’ai pas de recette précise, je pense juste qu’un album permet de s’exprimer et, tout comme en cuisine, on intègre ses ingrédients préférés et sélectionnés à bonne dose.

J’aime travailler et j’aime collaborer avec certains auteurs comme mon fidèle complice Alain Di Meglio ou encore Jean-Charles Papi, Patrick Mattei et Piro Barrios.

Des projets de musiques de films ?

Oui, j’aime composer sur l’image, que ce soit film, téléfilm, documentaire, court métrage. En ce moment je travaille sur un long métrage avec mon frère de cœur, Rachid Benzine, qui est un génie dans son domaine et qui compte déjà beaucoup de livres, recueils et romans dont certains comme « Lettres à Nour » ont été joués au théâtre partout en Europe. Nous sommes sur l’écriture et espérons finaliser et tourner fin 2024. Une très belle histoire !

Vous avez marqué d’une empreinte indélébile les nuits du cabaret La Taverne du Roi à Porto ­Vecchio. Retrouvez-vous cette harmonie avec le public lors de vos concerts ?

La Taverne du Roi… Ah oui que de souvenirs, que de bons moments ! Des rencontres avec le public mais aussi avec des chanteurs et des musiciens qui auront laissé leur empreinte dans ces murs de pierres de la porte génoise. Les gens sortaient tout le temps, tout le monde s’amusait, partageait, la fête était au rendez-vous. L’ambiance des années « Alba » était réellement exceptionnelle…

L’époque a changé et trop vite à mon goût. Mais je continue à rechercher cette communion magique avec mon public. En concert, je recrée volontairement cette ambiance « cabaret » que j’aime tant. C’est pour moi la meilleure des écoles.

Où serez-vous dans les mois à venir ?

D’abord en résidence pour les répétitions, nous reprenons ensuite les chemins de la Corse pour une tournée estivale et la promotion du nouvel album. Mais nous travaillons déjà pour 2024 avec une tournée en Italie et différents festivals grâce à un tourneur italien tombé sous le charme de notre musique. Je dis notre, car un album ou un concert ne se fait pas seul ; il y a les musiciens et moi.

Quel regard portez-vous sur le paysage musical insulaire ?

La corse est un puits de talents, de voix différentes, de musiciens hors pair. Existe-t-il chez nous une famille sans chanteur, sans passionné de musique ? Non !

De plus, nous sommes et avons toujours été un peuple de joie, une île où la « macagna » a sa place partout dans les villes et les villages, dans les cafés ou sur les places, une île sur laquelle certes il faut être sérieux, mais où l’on ne se prend pas au sérieux. Notre métier nous permet de nous exprimer, de partager nos pensées, mais aussi nos doutes et nos angoisses, nos passions, nos engagements, qu’ils soient politiques ou autres, mais c’est avant tout un métier qui nous permet d’avoir cette LIBERTÉ de penser, enfin je l’espère.

Merci à tous nos maîtres, comme Antoine Ciosi, Charles Rocchi et tous ces fabuleux chanteurs. Merci aux groupes comme « I Muvrini, Canta u Populu Corsu , I Chjami Aghjalesi, A Filetta, I Surghjenti » et d’autres qui nous ont ouvert le chemin… On les a chantés partout, ils ont accompagné nos existences et ils nous ont donné cette envie de reprendre le flambeau… On est riche de tout ça, on leur doit une fière chandelle et un immense respect. Merci à eux. Et bravo à tous ces nouveaux chanteurs et groupes qui font la fierté de notre île et qui enrichissent de plus en plus notre patrimoine. Je suis fier d’être Corse. Merci

Instagram : jeanpierremarcellesi

Email : jp.marcellesi@gmail.com

Tél : +33 (0)6 28 57 65 53

Email : micanome@live.fr

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